Souk-Ahras Tourisme
Terre d'histoire et de Nature
vendredi 27 septembre 2019
mercredi 25 septembre 2019
SLIMANE L'ASSAUT
UN HOMME , UN HÉROS , UNE LÉGENDE
Parler d’un héros, un véritable héros de l’envergure et la trempe de Slimane Guenoune dit l’Assaut, est une tâche très difficile , rendue compliquée par la complexité du personnage et la singularité de sa bravoure et son courage. Une tâche une fois terminée, ne peut être que marquée par l'admiration et le profond respect qui sont dûs en ce temps de lâcheté, à un homme valeureux et exceptionnel.
Lui rendre aujourd'hui cet hommage laudatif et aussi si tardif, n’est qu’une justice qui a pris son temps, un temps qui n'est pas le notre .une justice prononcée en dernier recours par la Cour de l'histoire, faite à un homme vaillant et déterminé qui mérite tous les égards. Un homme trahi par un système postcolonial injuste, ingrat et moralement en faillite.
Slimane l’assaut disons-le , le dernier lion intrépide de Souk Ahras, était le prototype même de cet algérien confiant et fonceur, que rien ne décourage pour défendre au péril de sa vie, une cause juste et loyale comme le fut superbement et incontestablement l’indépendante nationale.
Sa désignation somme toute logique comme étant le « Troisième lion de Thagaste » était tout à fait naturelle et allait d'elle même. Elle était exemplaire de la mémoire de cette guerre d’Algérie qui s'imposait alors à tous ceux qui l’ont connu et côtoyé.
Slimane l’assaut qui fut la bête noire et la hantise des militaires français et plus particulièrement des parachutistes de la 9 ème RCP; et aussi le fantôme qui hantait l’esprit du célèbre criminel Ritzanthaler, fit trembler par la seule évocation de son nom, les plus hardis des colons. Il fut l’incarnation même de la vaillance et de l’audace.
Par son charisme et son impudence, Slimane l’Assaut avait gagné beaucoup d’admirateurs et de sympathisants parmi ses propres ennemis et adversaires, qui par honnêteté intellectuelle qui était la leur , reconnaissaient en lui et à juste titre d’ailleurs et à sa juste valeur, le héros légendaire de Souk Ahras.
Outre ses ennemis colons, Slimane l’assaut eut à combattre la jalousie et la haine qui rongeaient alors beaucoup de ses amis du combat, qui haineux et de mauvais coeurs, jurèrent sa perdition. Il fut malgré lui, l’objet concret de la rivalité et du désamour qui existaient entre les officiers de l’ALN (Boumediene et Amirouche).
Ses détracteurs parmi ses ennemis algériens qui furent au plus haut du sommet de l'état-major de l'ALN, la branche Oujda, lui collèrent l’étiquette de mercenaire et d’ivrogne pour le décrédibiliser, ternir son image de héros et réduire sa notoriété qui dérangeait à l'époque, l'égo de certains colonels.
Ce ressentiment persistant même après l’indépendance, lui causa sa perte. En effet, Ammi Slimane n’a plus donné signe de vie depuis 1976. Certains proches de l'ancien système, disent sans affirmer, qu’il avait été jeté d’un hélicoptère sur ordre d'un de ses proches compatriotes, non moins illustre par son nom mais dont le passé révolutinnaire est sans doute beaucoup moins glorieux et enviable.
Preuve d’ingratitude d’un système oublieux et disgracieux, pas un seul documentaire n’a été réalisé sur lui ou sur le travail héroïque du commando qu’il dirigeait. Pas un seul hommage officiel à sa mémoire, lui qui fit la Une du quotidien New York Times, un témoignage universel de sa bravoure, écrit de la plume même du célèbre journaliste de guerre, l'américain Homer Bigart venu spécialement à Souk Ahras pour l'interviewer.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les plus sensibles louanges vennaient n’ont pas de ces anciens camarades d’armes mais de ses pires ennemis : Les militaires et les anciens colons français de Souk Ahras, la cambattante.
Ritzanthaler, le tortionnaire de Souk Ahras, s'était confié à un journal d'extrême droite du Sud-Est en 1988 et avait déclaré : GUENOUN m'avait laiss prendre peur de chaque femme vêtue de son voile noir, tellement, il peut surgir de n'importe où et déguisé en n'importe quoi.
Repose en paix Slimane, les héros de ton gabarit on ne peut les oublier si facilement car l’histoire est impitoyable avec ceux que essayent de la travestir. Repose en paix héros et sache que les mercenaires de l’écriture de notre histoire, histoire de l'Algérie ne peuvent l'écrire à leur guise ni peuvent déchirer les pages de tes sacrifices, écrites avec le sang indélébile de tes vrais amis , le sang des chouhada.
C’EST OFFICIEL , EN ALGÉRIE ON N’AIME PAS LES HOMMES
Difficile de croire que ces trois héros ahrassiens sont totalement et sciemment ignorés presque par tout le monde en Algérie et à Souk Ahras et pourtant , ces lions de Thagaste avaient donné leurs vies pour défendre l’Algérie . Le seul tort de ces vrais thagastois, dignes descendants de Tacfarinas , ils avaient combattu outre la France , les colons ottomans.
Aucune rue ou un édifice à Souk Ahras ne porte le nom d’un de ces héros. Complètement oubliés par leurs compatriotes, ces combattants de première heure ne méritent certainement pas ce traitement de trahison.
El Kablouti , El Hasnaoui ou El Resgui auraient été aujourd’hui de véritables héros s’ils avaient négocié leurs vies sauves avec l’ennemi en sus d’une confortable pension en francs forts et une vie de châteaux comme l’avaient fait certains en leurs temps.
Dignes enfants de Tacfarinas , ces trois héros de Souk Ahras ne savent de la vie d’un combattant que deux choses , gagner ou mourir . La vie de châteaux , ce n’est pas eux , ils étaient trop braves pour mourir de vieillesse ou dans un lit.
BIEN CONNAITRE SA VILLE NATALE
Et oui, vous ne rêvez pas ! Il y avait bien une statue de la Liberté dans notre bonne ville de Souk-Ahras. Elle se trouvait sur la place Thagaste devant le grand hôtel d'Orient.
nous pouvons dire, en tenant compte du timbre poste, que cette photos pourrait dater d'environ 1908.
Remarquez les 2 lions en bronze de chaque coté, les plus jeunes d'entre nous les ont connus en bas des escaliers de l'église.
La réponse à la question de savoir pourquoi, les 2 lions avaient quitté leurs piédestals après notre départ en 1962?
Nous avons la réponse à cette question sous les yeux.
Les 2 lions ont été installés au bas des escaliers, après la démolition de la fontaine ainsi que la statue et sa colonne en 1912.
A l'indépendance, les 2 lions ont été tout bonnement rapatriés sur la place Thagaste, ils ont rejoint leur emplacements d'origine.
Superbe photo à conserver dans nos albums de souvenirs.
CHASSE AUX LIONS ET AUX PANTHÈRES À SOUK AHRAS
Des photos très rares voire jamais publiées d'une partie de chasse aux panthères et aux lions à Souk-Ahras et Laverdure Machroha 1903.
SUR LES TRACES DES LIONS DE SOUK AHRAS
En fouillant parmi les centaines d'anciens télégrammes officiels entre Souk Ahras et d'autres villes algériennes, on est tombé sur ce message du 22 septembre 1927 très particulier et très important car il nous confirme que jusqu'à 1927 , les lions de Thagaste existaient encore dans la région de Souk Ahras.
AHMED BEN AMAR LA LÉGENDE DE SOUK AHRAS
De son doux regard jaillit un air d'humilité. Il a osé apprivoiser les lions et les rendre des animaux de compagnie.
Tel fut , il n' y a pas si longtemps, notre courageux et brave Ahmed Ben Amar. Il n'avait pas peur des fauves, il les tutoyait. Il avait contraint ces rois des animaux à abdiquer et à lui céder leurs trônes. Les lions n'ont pas de place , Amar est le seul roi de Souk Ahras.
Ahmed Ben Amar , l'illustre chasseur de lions avait fait l'objet de deux livres . Leurs auteurs ont immortalisé sa bravoure et ses aventures dans les bois de Souk Ahras.
Je vous laisse lire ces quelques paragraphes tirés du fameux livre de Benjamain GASTINEAU louant le courage de notre Ahmed Ben Amar.
" Mon tueur de lions et de panthères est complétement inédit, et si je ne m'étais rencontré avec lui à Souk-Arras, il serait sans doute mort inconnu du monde européen, emportant dans son cercueil sa
belle épopée des trente-neuf lions et des quinze panthères qu'il a tués, et qui ont marqué son corps de coups de griffes et de coups de gueule, baisers et étreintes de bêtes féroces à l'agonie, que j'ai vus de mes yeux et touchés de mes doigts. J'ai vu les cicatrices encore béantes des griffes de la lionne sur son omoplate, et j'ai mis les doigts dans les trous de son crâne creusé par les coups de dents dela bête. Quant à la liste de ses exploits, elle est inscrite' sur les registres du bureau arabe de Souk-Arras. Il n'y a pas de saint Thomas qui puisse douter de la réalité des faits ainsi stéréotypés sur le papier et sur l'homme. Ahmed-ben-Amar m'a raconté lui-même ses prouesses. J'écris en ce moment son odyssée sur des notes prises au crayon, en l'écoutant dans la forêt d'Aïn-Sanour. Comment pourrais-je communiquer à mes lecteurs les impressionsterribles que ses récits m'ont fait ressentir?
Quelle plume pourrait rivaliser avec ce théâtre en action, cette parole vivante, chaude, concise, colorée, modulant les gammes les plus étranges: rugissements du lion, miaulements de la panthère, aboiements plaintifs du chacal, jus- qu'aux frémissements nocturnes des forêts; — ces yeux, qui, par leur éclat et leur fixité, magnétisent la bête féroce, — cette mobile physionomie dépeignant tour à tour l'attente paisible du danger, la résolution, l'enthousiasme, l'orgueil; cette pantomime mettant en mouvement tous les signes, tous les décors, toutes les créations dela nature ? Ben Amar est le premier homme qui m'aitfait comprendre qu'en rhomme se résume le théâtre tout entier de ses moyens d'action.
Source :
Chasse au lion et à la panthère en Afrique de Benjamin Gastineau
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