mercredi 25 septembre 2019

SLIMANE L'ASSAUT


UN HOMME , UN HÉROS , UNE LÉGENDE

Parler d’un héros, un véritable  héros de l’envergure et la trempe  de Slimane Guenoune dit l’Assaut,  est une tâche très difficile , rendue compliquée par la complexité du personnage et la singularité de sa bravoure et son courage. Une tâche une fois terminée,  ne peut être que  marquée par l'admiration et le profond respect qui sont  dûs en ce temps de lâcheté,  à un homme valeureux et exceptionnel.

Lui rendre aujourd'hui cet hommage laudatif et aussi si tardif, n’est qu’une justice qui a pris son temps, un temps qui n'est pas le notre .une justice  prononcée en dernier recours par la Cour de l'histoire,   faite  à un homme vaillant et déterminé qui mérite tous les égards.  Un homme trahi par un système postcolonial injuste,  ingrat  et moralement en faillite.

Slimane l’assaut disons-le , le dernier lion intrépide de Souk Ahras, était le prototype même de cet algérien confiant et fonceur,  que rien ne décourage pour défendre au péril de sa vie,  une cause juste et loyale comme le fut superbement et incontestablement  l’indépendante nationale.

Sa désignation somme toute logique comme étant le   « Troisième lion de Thagaste » était   tout à fait naturelle  et allait d'elle même. Elle était exemplaire de la mémoire de cette guerre d’Algérie qui s'imposait alors à tous ceux qui l’ont connu et côtoyé.

Slimane l’assaut qui fut la bête noire et la hantise des militaires français et plus particulièrement des parachutistes de la 9 ème RCP;  et aussi le fantôme qui hantait l’esprit du célèbre criminel Ritzanthaler,  fit trembler par la seule évocation de son nom, les plus hardis des colons. Il fut l’incarnation même de la vaillance et de l’audace.

Par son charisme et son impudence, Slimane l’Assaut avait gagné beaucoup d’admirateurs et de sympathisants parmi ses propres ennemis et adversaires, qui par honnêteté intellectuelle qui  était la leur  ,  reconnaissaient en lui et à juste titre d’ailleurs et à sa juste valeur, le héros légendaire de Souk Ahras.

Outre ses ennemis colons, Slimane l’assaut eut à combattre la jalousie et la haine qui rongeaient alors beaucoup de ses amis du combat,  qui haineux et de mauvais coeurs,  jurèrent sa perdition. Il fut malgré lui, l’objet concret de la rivalité et du désamour qui existaient entre les officiers de l’ALN (Boumediene et Amirouche).

Ses détracteurs parmi ses ennemis algériens qui furent au plus haut du sommet de l'état-major de l'ALN, la  branche Oujda, lui collèrent l’étiquette de mercenaire et d’ivrogne pour le décrédibiliser,  ternir son image de héros et réduire sa notoriété qui dérangeait à l'époque,  l'égo de certains colonels.

Ce ressentiment persistant même après l’indépendance,  lui causa sa perte. En effet, Ammi Slimane n’a plus donné signe de vie depuis 1976. Certains proches de l'ancien système,  disent sans affirmer,  qu’il avait été jeté d’un hélicoptère sur ordre  d'un de ses proches compatriotes,  non moins illustre par son nom mais dont le passé révolutinnaire est sans doute beaucoup moins glorieux et enviable.

Preuve d’ingratitude d’un système oublieux et disgracieux, pas un seul documentaire n’a été réalisé sur lui ou sur le travail héroïque du commando qu’il dirigeait. Pas un seul hommage officiel à sa mémoire,  lui qui fit la Une du quotidien New York Times, un témoignage universel de sa bravoure,  écrit de la plume même du célèbre journaliste de guerre,  l'américain Homer Bigart venu spécialement  à Souk Ahras pour l'interviewer.

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les plus sensibles louanges vennaient n’ont pas de ces anciens camarades d’armes mais de ses pires ennemis : Les militaires et les anciens colons français de Souk Ahras,  la cambattante.

 Ritzanthaler, le tortionnaire de Souk Ahras,  s'était confié à un journal d'extrême droite du Sud-Est en 1988 et avait déclaré : GUENOUN  m'avait laiss prendre peur de chaque femme vêtue de son voile noir,  tellement,  il peut surgir de n'importe où et déguisé en n'importe quoi.

Repose en paix Slimane, les héros de ton gabarit on ne peut les oublier si facilement  car l’histoire est impitoyable avec ceux que essayent de la travestir. Repose en paix héros et sache que les mercenaires de l’écriture de notre histoire, histoire de l'Algérie  ne peuvent l'écrire à leur guise ni peuvent  déchirer les pages de tes sacrifices, écrites avec le sang indélébile de tes vrais amis , le sang des chouhada.

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