lundi 16 septembre 2019
La fascinante histoire de Salim Halali.l'enfant de souk Ahras
On raconte qu'en 1942 , un jeune algérien originaire d'Oran vient travailler à Paris afin d’envoyer de l’argent au pays et décide alors de faire du marché noir. Mais un jour, il est arrêté par la police française. Les policiers du renseignement lui proposèrent alors de collaborer avec eux et de conclure un marché : Ils le laissent faire son illégal commerce mais en échange, il doit aller à la mosquée de Paris pour espionner son recteur et leur rapporter tout ce qui se passe entre ses murs.
La police française collaboratrice des nazis , soupçonnait le recteur Si Kaddour Ben Ghabrit, de délivrer de faux-papiers à des juifs et à des résistants. Le jeune oranais prénommé Younès accepta le marché . Mais très vite, il se lia rapidement et profondément d’amitié avec un chanteur originaire de Souk Ahras, un certain Salim Halali, qui avait trouvé refuge à la grande mosquée de Paris et se faisait passer pour un musulman et qui pour dissiper les doutes , il accomplissait cinq fois la prière par jour . Younès l'espion ne s'était jamais douté que son nouveau ami est un juif en vérité tellement il parlait bien l'arabe et avec un accent bien soukـahrassien.
En effet , le recteur de la mosquée de Paris et afin de sauver le jeune chanteur juif souk-ahrassien de son vrai nom Simon Chamoun d’une mort certaine, il lui donna le nom de Salim Halali qu’il a fini par adopter définitivement et cela jusqu'à sa mort.
Mort en 2005 à Valauris, dans le sud de la France, Salim Halali s’était tout le long de ses dernières années confié à son médecin, le jeune docteur Abdallah Khémis originaire comme lui de Souk Ahras, lui révélant une nostalgie douloureuse de sa ville d'enfance qui n’a jamais cessé de se faire sentir.
Il a même confié à ce docteur qu’il avait fait don de tous ses droits d’auteur aux handicapés d’Algérie et offert à l’ambassade d’Algérie à Paris un tapis de « grande valeur » selon ses propres termes qui nous ont été rapportés par le docteur Abdallah Khémis. Ce vieux médecin qui exerçait à l’hôpital Larcher à Nice affirmait que Salim Halali n'avait jamais oublié Souk Ahras et qu'il lui avait dédié ses célèbres chansons El Forga Mora et Ya Ghorbati .
C’est là qu’il fera la connaissance d’un autre algérien, le chanteur de music hall Mohamed el Kamal. Une rencontre déterminante pour sa carrière. Mohamed el Kamal, auteur-compositeur, inspiré par le jazz et la rumba, qui avait d’ailleurs collaboré avec le musicien Mohamed Iguerbouchène, va beaucoup apporter à Salim HALALI, en lui écrivant des chansons comme Sévillane, Andaloussia, Bin el barah oua el youm, Arjaâ lebladek, etc.
Il influencera des générations d'artistes judéo-arabes comme Sami El Maghribi. Il est l'auteur et interprète des célèbres chansons comme "Mahani Zine Ya Laamar", "Mine Al Barah Wa Lyoum", "Al Aïn Zarga", "Mounira Ya Mounira". Des chanteurs et des musiciens qui ont été formés à son école ont tous rejoint la RTM au début de l'indépendance et ont constitué la base de son orchestre. De grands artistes marocains, comme Hajja Hamdaouya, Omar Tantaoui, Latifa Amal et Saddika ont été formés par lui. Ses chansons font désormais partie du répertoire de la chanson populaire marocaine.
Pour rappel , Salim Halali n' avait jamais opté pour la nationalité israélienne et c'était toujours considéré comme un enfant algérien .
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