dimanche 22 septembre 2019

HOMMAGE D'UN SIMPLE MUSULMAN À UNE GRANDE CHRÉTIENNE


À TOI SAINTE MONIQUE, L'ÉTERNELLE AMOUREUSE DE SOUK AHRAS

《 Seigneur ! Fais que je meurs à Thagasius ( Souk Ahras ) ma noble terre et celle des mes ancêtres car parait-il , Tes anges empruntent son bleu ciel pour s'élever au Paradis . Seigneur , j'ai peur de mourir loin de mes brebis et leurs bêlements , Rome est indigne de porter mon frêle et gracile corps, fais que je meurs,  je T'en supplie mon Seigneur loin de cette horrible terre 》De Beata Vita (3, 25 CSEL LXIII ) Sant' Agostino

Telle était la dernière prière de celle qui fut la formidable mère du plus grand docteur de l'Église toute entière et le plus complet des philosophes . Un pieux voeu qui n'a pas trouvé d'écho auprès du Tout-Puissant  Seigneur car comme pressé de l'accueillir au paradis a pris sa défèrente âme et laisser son corps redevenir poussière au pays de Saint Pierre.

Chère Monique

De Rome l'éternelle, de là où ta sainte dépouille  contenue soigneusement dans un cramoisi sarcophage en marbre de carrrare,  exposé dans la longue nef de cette belle et imposante basilique  jouxtant la fontaine de Trevi et qui par le plus beau des hasards,  porte fièrement le saint nom de ton enfant. L'enfant de Souk Ahras.

 De ton tombeau érigé au milieu de ce bel édifice gothique et  tel un sanctuaire à la mémoire d'une grande dame qui telle la vierge Marie a passé sa vie à adorer son Seigneur et vivre en Lui par le coeur et  par la fureur de l'amour qu'elle porte au fruit de ses entrailles.

De là où des puissants césars et des omnipotents  empereurs ont vécu et mourru ,  je veux rendre un grand hommage à la meilleures et la plus célèbre des mères qui n'est pas hélas et rassurez-vous,  ma maman  ni celle de mon cher enfant mais celle qui par ses sincères et profondes prières avait donné naissance et offert  à l'humanité toute entière  le plus intelligent des coeurs et le plus aimant et débonnaire .

À toi Monique la sainte chaouia comme aima bien te surnommer mon amie Germaine Tillion  , toi la mère de mon ami et aussi ma complice  par l'amour qu'on partage et qu'on a en commun pour ton futé et trublion de gamin, le grand Augustin,  je veux te dire en scrutant religieusement ta belle et cafardeuse sépulture , combien je suis désolé et navré de te voir enterrer  ici seule dans cette terre étrangère que tu n'eus jamais aimée,  loin de ta chére patrie Souk Ahras qui un jour tu eus dit à son sujet que s'ils eussent te proposé une pièce d'or pour chaque pincée de sa poussière, tu refuseras l'offre par amour de cette terre qui n'a de prix que le plaisir d'y vivre et naître.

Rome,  quatre lettres qui ont émerveillé à travers les siècles  bien des grands esprits et bien des maîtres mais toi la simple enfant de la bourgade de Thagaste  n'eut t'été point impressionnée  par l'immensité et la beauté  de cette ville qui fut pendant et pourtant plus de mille ans,  la capitale éclairée du monde civilisé.

Tu vins à Rome de passage où à ta grande peine et déception,  tu mourrus sur ordre du destin qui sourd à tes prières avait dédaigné d'exécuter  ta dernière volonté de finir tes jours bien entourée en ton beau et cher pays que jamais tu voulus quitter si ce n'était pour aller y ramener ton enfant égaré dans la concupiscence et les voluptés  de la capitale lombarde qu'il aima à volonté

Venant de Milan et de retour au pays pour retrouver ta simple vie en ta belle et verdoyante Thagaste, ton petit paradis ; épuisée d'un long et pénible voyage, tu tombas malade à mi-chemin,   à Ostie,  banlieue balnéaire  de Rome qui quelques années auparavant,  cette satanique ville comme tu aimas la  qualifier,  t'eut volé ton fils préféré, chose que tu ne lui eus jamais pardonnée.

Tu détestais Rome et pas seulement,  mais tout son empire aussi , malade et dolente, prise de panique  de finir ta vie en cette terre hostile, tu prias alors le Seigneur  du plus  profond de ton coeur de rajouter quelques jours à ta vie et de la prolonger le temps nécessaire pour prendre la caravelle et quitter Rome au plus vite et rejoindre  ta patrie et y rendre l'âme apaisée et monter au ciel , l'esprit placide et léger .

Mais hélas, Dieu a voulu autrement , Il a jugé que ton dernier soupir expire à Rome de Saint Pierre, loin des tiens et loin de tes brebis, de tes oliviers mais aussi de tes adorables chats que tu affectionnais plus que tout  et qui après toi sont devenus avec Augustin et Adéodat de malheureux et chagrinés orphelins.

Monique , tu eus aimé Souk Ahras plus que tout autre lieu au monde , tu eus dit de lui plus beau que le paradis à en avoir obligé ton fils d"y retourner  et abandonner et laisser derrière lui,  la luxure, la richesse et sa prometteuse carrière milanaise. Toi qui pensas que chaque fleur doit embellir d'abord le jardin où elle a poussé.

Monique, je sais que Souk Ahras te manque beaucoup et je veux que tu saches que tu lui manques énormément aussi.

Tiens, je t'ai emporté avec moi,  une poignée de terre de ta ville natale  pour la disperser  sur ton corps pour te sentir un peu au bled .  Repose en paix grande dame, si seulement tu savais où sont  les restes de ton fils aujourd'hui, tu vas pleurer de regret et de déplaisir . Il sont entreposés pas loin de toi à Pavie,  là où tu es venue pourtant un jour le chercher de son vivant pour le faire rentrer au pays.

Cruel destin que celui d'une mère telle que toi ma chère Monique qui s'inquièta toute sa vie pour son turbulent de gamin . Une mère qui allât le chercher de très loin et meurt en chemin et lui rentre seul au pays triste et plein de chagrin.. Repose en paix Santa Monica. Repose en paix Mamie d'Adéodat.

Tombeau de Sainte Monique Rome
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