samedi 31 août 2019
Souk Ahras : promouvoir le tourisme vert
Des stands à l’entrée de la salle de conférences Miloud Tahri où hôteliers, délégués des agences de voyage et artisans locaux étaient représentés, méritaient le détour. Lors de son allocution d’ouverture, le premier responsable du secteur a prôné les vertus du patrimoine forestier de la région qu’il dit favorable à la promotion des sports équins, à la chasse, aux randonnées pédestres et à plusieurs autres activités pouvant accompagner le tourisme. «La wilaya regorge de paysages pittoresques, de forêts vertes, d’une faune et d’une flore, qu’il est rare de trouver ailleurs avec cette diversité. Nous devons en tenir compte», a-t-il dit.
Cette édition baptisée «Pour la promotion du tourisme vert» a connu, dans le cadre d’une journée d’étude organisée en marge des festivités, l’intervention de plusieurs conférenciers issus des différents secteurs.
Dans un rapport conçu pour la circonstance, la Conservation des forêts estime que le secteur, à Souk Ahras, est prometteur économiquement et socialement. La création de postes d’emploi et l’épanouissement financier de la wilaya en sont tributaires. «L’intérêt que nous portons à la protection de l’environnement va de pair avec la promotion du tourisme de campagne ou tourisme vert», est-il écrit dans le rapport. Les services de la direction des services agricoles (DSA) ont, de leur côté, présenté un texte dans lequel ils préconisent la valorisation des deux secteurs qu’ils croient voués à œuvrer ensemble pour un monde rural où tourisme et agriculture se complètent et contribuent à l’essor économique, social et culturel de la wilaya.
Tourisme à Souk-Ahras
La promotion de ce secteur figure parmi les objectifs importants que la Wilaya s’emploie à Concrétiser, les facteurs naturels, historiques et culturels étant favorables.
La richesse touristique
Jouit de l’existence de sites archéologiques, historiques et culturels (Sites de Taoura, Madaure, Khemissa, Tiffech, Henchir Kssiba, Kef El Messaoura et l’olivier de Saint Augustin), de hammams thermaux (Ouled Ziad, El Ma Lahmar, El F’Hiss et Tassa) et de sites naturels dont les forêts de Aïn Zana et Mechroha (tourisme de montagne de détente et de loisir), où le patrimoine sylvicole occupe près de 20% du territoire (La chasse touristique). L'Oued Medjerda, Barrage Aïn Dalia (La pêche Continental), Cette multiplicité de potentialités ouvrira de grandes opportunités à l’investissement et à la Réalisation de projets touristiques prometteurs tels la réalisation de complexes touristiques, d’hôtels, de piscines, de parc de loisirs et d’attraction, etc.
La création de zones d’extension touristiques, d’inscription de 07 ZET (02 à Ain Zana, 01 à Ouledmoumen, 01 à Mechroha, 01 à Khemissa, 01 à Taoura et 01 à M’Daourouch).
L’olivier de Saint Augustin, la "vigie verdoyante" de Souk Ahras
Du haut du monticule de Sidi-Messaoud, l’olivier dit de Saint Augustin, toujours verdoyant, veille inlassablement, depuis des siècles, sur l’antique Thagaste, aujourd’hui Souk Ahras.
Les habitants de cette ville qualifiée jadis de cité des saints, ont réservé, à travers des générations successives, une place particulière à cet arbre découvert en 1843 par une mission française.
Symbole de paix, de concorde et de longévité, l’olivier symbolise aussi toute une ville, celle de Souk Ahras où cohabitèrent les religions et qui a enfanté tant d'illustres personnalités, en plus de Sainte Monique et de son illustre fils, Augustin. Saint Augustin qui vécut entre 354 et 430 aurait passé, à l’ombre de cet olivier millénaire, de longues heures à prier, à méditer et à rédiger ses ouvrages, soutiennent certains historiens et spécialistes de l’augustinisme.
Mais pour les responsables du tourisme de la wilaya, cet arbre représente aujourd’hui un véritable site touristique et un lieu de pèlerinage qui attire annuellement de nombreux groupes de visiteurs de diverses nationalités, italienne, française, américaine et portugaise, y compris d'anciens depuis la tenue en 2001 du colloque international sur la vie de Saint Augustin, qui a mis en évidence l'origine algérienne et berbère de cet illustre penseur et théologien, les agences de voyage spécialisées dans le tourisme culturel, n’ont pas cessé d’y conduire les touristes dont le nombre aurait atteint plusieurs centaines depuis janvier.
Une tradition sociale, maintenue jusque durant les premières décennies de l’indépendance, faisait que les mères allaient enterrer sous cet olivier les prépuces excisés de leurs garçons et priaient pour qu’ils aient l’intelligence de ce religieux érudit.
Les plus riches d’entre elles organisaient même des Zerdas, ces copieux festins collectifs, près de cet arbre pour la "baraka".
Les questions de savoir si cet arbre a réellement quelque chose à voir avec le saint homme et si oui ou non ce dernier l’a lui-même planté, demeurent récurrentes parmi les gens de Souk Ahras.
Pour le président de l’association locale "Réflexion et initiatives", M. Badri Loudjali, cet olivier existait bien avant Saint Augustin. Selon lui, l’association du nom de l’érudit à cet arbre vient du fait que l'homme fréquentait assidûment cet endroit pour y jouer, enfant, et pour y méditer, plus tard. La directrice des sites archéologiques, Mme Dalila Zebda, rappelant qu'il ne se passe presque jamais un jour sans qu’il y ait un écrit ou un article sur Saint Augustin, estime qu'il est temps de lancer une étude de dendrochronologie pour fixer exactement l’âge de cet arbre qui aurait, selon certaines études, environ 2.900 ans.
Selon la même source, une opération de réhabilitation de cet arbre a été réalisée en 2005, avec la collaboration de la municipalité d’Ostie (Italie), la ville portuaire de la Rome antique où est enterrée Sainte Monique, mère d’Augustin.
Les travaux avaient porté sur le réaménagement des alentours de l’arbre et la construction, selon une conception originale, œuvre d’un groupe d’architectes, d’un petit musée où sont aujourd'hui exposés des tableaux représentant Saint Augustin, sa mère, des membres de sa famille et ses compagnons. La même responsable plaide également en faveur de la classification de cet arbre en tant que patrimoine national, à l’exemple de l’arbre Dardara, à Ghriss (Mascara) à l’ombre duquel plusieurs notables et tribus firent allégeance à l’Emir Abdelkader pour conduire la résistance armée, le 28 novembre 1832, et de plusieurs autres arbres classés aux Etats-Unis et au Japon.
De son côté, M. Amar Djabourabbi de la même association locale estime que les agences touristiques locales et nationales doivent développer des produits et des circuits touristiques qui valorisent les sites de la région dont la basilique de St Augustin, à Annaba et son olivier, à Souk Ahras.
Pour le moment, déplore-t-il, la majorité des groupes de touristes qui visitent ces sites sont encadrés par des agences touristiques tunisiennes. Pour M. Djalal Hechab, chercheur en culture populaire au centre universitaire de Souk Ahras, s’agissant de symboles de prospérité et de générosité, des oliviers sont l’objet de croyances populaires.
C’est notamment le cas de celui d’Oum Chlayek (morceaux de tissus), à Mezghiche, dans la wilaya de Souk Ahras.
Selon la croyance populaire, rappelle cet universitaire, lorsqu’on accroche des bouts de tissus sur les branches de cet arbre, c'est comme si l’on accrochait ses maux pour repartir léger et soulagé.
L'histoire de football à Souk Ahras
L'histoire de football de Souk-Ahras a été commencé vers 1921, il était construit de deux clubs (le Sporting club de cheminots de Souk-Ahras et la Jeunesse Sportive de Cheminots de Souk-Ahras) qu’ils étaient composés de joueurs Français seulement et dont les joueurs arabes à cette époque ils n’ont pas le droit ni de s’intégrer dans les clubs Français ni de créer leur propre clubs.
Après la fondation de Association des oulémas musulmans algériens, il est décidé de créer des clubs de football arabes dont l’objectif est essentiellement de développer le patriotisme chez les Algériens. Dans l’esprit de leurs fondateurs ce n'est qu’un moyen pour rassembler, sensibiliser et mobilier les Algériens, alors sous le joug du colonialisme, autour de la cause nationale, et un moyen d’aider les jeunes à préserver leur identité culturelle et civilisation qu’elle est menacée dans son intégrité. C’est pour cette raison que le club Rapid Club Musulman de Souk-Ahras (R.C.M.S.A) à apparaît à cette période et qu’il a gagné beaucoup de championnats. En 1957, sur ordre de l'ALN, bras armé du Front de libération nationale (FLN), un nouveau club portant le nom Entente Sportive de Souk-Ahras est fondé, le mot « entente » étant utilisé pendant la période coloniale. La mission du club est de servir la révolution de novembre au niveau de la base de l'Est par la ruse des matchs amicaux, mission également remplie par l'Entente Sportive Sétifienne et l'équipe nationale FLN.
Le premier match officiel qui l'oppose à l’équipe d’Oum El Bouaghi voit l’Entente gagnersur le score de 2 à 0.
Le club est alors surnommé « Diables Rouges », puis, lors de l’Indépendance, prend le nom de Fanal Rouge. Il devient le porte-drapeau de la ville dans plusieurs sports, notamment le football, où il participe en ligue régionale d’Annaba. L’équipe de football des années 1970, l’ESSA évolue en deuxième division et gagne plusieurs matchs contre des grands clubs nationaux. Ce club est considéré parmi le plus ancien club de l’Algérie. Après l’avènement de l’indépendance, ce sera une autre ligne, une autre politique et une autre aventure.
Le club évolue dans le championnat algérien de Division 2 lors des années 1970.
En Coupe d'Algérie, le club atteint les huitièmes de finale lors de l'édition de 1965-1966. Il est éliminé par le MC Oran après prolongation, sur le score de 3 buts à 2. La deuxième qualification date de 2008, avec une défaite contre WA Tlemcen par 4 à 0.
Historique du club en Coupe d'Algérie
Dans l'histoire de la coupe d'Algérie, le ES Souk Ahras obtient son meilleur résultat en atteignant deux fois des huitièmes de finale, en 1965-1966, défaite 3 à 2 après prolongation face au MC Oran, et en 2007-2008, face au WA Tlemcen sur une défaite 4 à 0.
Souk Ahras : le tourisme vert en quête d’investisseurs
En dépit de l’énorme potentiel de la wilaya de Souk-Ahras en matière de tourisme vert, les investisseurs susceptibles de mettre en valeur ces atouts se font toujours attendre. Le couvert végétal qui tapisse 29 pour cent de la superficie de cette wilaya de l’extrême-est du pays, avec ses peuplements de chêne-liège, de chêne-zen et de pin d’Alep « offre pourtant un espace vierge et propice à l’écotourisme et au tourisme de montagne », affirment les responsables locaux en charge du dossier de l’investissement.
Les nouvelles mesures incitatives en faveur des investissements touristiques prévoient notamment la réduction de 7 à 3 le nombre de documents exigés pour la constitution d’un dossier, en plus de la limitation à une semaine (au lieu d’un mois) du délai d’étude du projet, a-t-on rappelé.
Aïn-Zana, un site idéal pour un centre de préparation des sportifs
Une des zones les plus indiquées pour accueillir des projets d’écotourisme est la localité frontalière d’Aïn-Zana, distante de 40 km du chef-lieu de wilaya. Voisine de la région tunisienne de Ghardimaou, Aïn-Zana propose un site appelé El-Ma-Lahmar (l’Eau rouge), d’une beauté exceptionnelle et à la nature totalement vierge. Le site a tout pour abriter un centre de préparation des athlètes de haut niveau de différentes disciplines y compris le football, le tennis, le golf, l’équitation, l’athlétisme et même le ski, a recueilli l’APS auprès des responsables locaux. Ces derniers ont invité à plusieurs reprises les présidents des clubs de football professionnel à lancer des projets de complexes sportifs dans cette région qui culmine à près de 1 400 m au-dessus du niveau de la mer, soit à peu près la même altitude que la région tunisienne d’Aïn-Draham que privilégient de nombreux clubs algériens pour leurs stages de préparation.
Mechrouha : de la verdure plein les yeux
Dans la partie septentrionale de la wilaya, particulièrement dans la commune de Mechrouha, la biodiversité est d’une exubérance époustouflante. Situé à une altitude de 1 200 m, cette localité conserve sa fraicheur même en été. Appelée La Verdure avant l’indépendance, cette commune servait de QG au commandement de la Base de l’Est installé dans la dechra de Mezaraâ. Indiquée pour les malades souffrant de problèmes respiratoires, notamment l’asthme, cette région avait servi de lieu de repos au grand poète tunisien du début du 20ème siècle Abou El Kacim Ech-Chabi, que la beauté du site avait beaucoup inspiré. Pour les responsables du secteur, la création d’un parc d’attractions à Mechrouha serait une ‘‘excellente idée’’ pour mettre en valeur ce patrimoine naturel, d’autant que la zone d’expansion touristique de Meghassel, prévue pour ce type de projets, se trouve en plein cœur d’une dense forêt proche, en plus, d’un plan d’eau.La région de Mezaraâ, densément boisée également, offre un habitat naturel vierge pour plusieurs espaces animales menacées d’extinction dont le cerf de Barbarie, la perdrix, le lièvre sauvage et le chardonneret qui se font toutefois de plus en plus rares en raison de la ‘‘prédation humaine’’.
Les lacs Burgas, un site de prédilection pour les oiseaux migrateurs
Les lacs Burgas aujourd’hui appelés lacs du chahid Boumaâraf-Sebti, situés dans la commune de Taoura, s’étendent durant les hivers pluvieux pour enlacer les peuplements forestiers des alentours avant de rétrécir progressivement avec la belle saison, donnant vie à une grande multitude d’espèces faunistiques et floristiques. Au début du printemps, les plans d’eau qui recueillent annuellement, en moyenne dans cette région, entre 800 et 1.200 mm de pluie transforment le site en une sorte de forêt amazonienne qui ‘‘inonde’’ parfois presque toute la plaine ouest. Le lieu devient alors une destination préférée pour les oiseaux migrateurs qui y ‘‘plantent’’, chaque année, leurs quartiers d’hiver au moment où la végétation ‘‘explose’’ en mille et une formes et de couleurs formant un petit paradis terrestre.
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